Georges Mauffait

Georges MAUFFAIT est né à Audruicq le 17 février 1921, avec Jean, son frère jumeau, d'un père cantonnier de chemin de fer et d'une mère garde-barrières, qui abandonna son travail à leur naissance. Il y avait déjà une soeur aînée, et une autre décédée en bas âge. Ils habitaient au "Blanc Bouillon", actuellement route d'Ostove.

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Georges fréquente l'Ecole Communale, puis part au Lycée de St Omer après le Certificat d'Etudes Primaires.

Très tôt, il pratique le scoutisme et devient par la suite scoutmestre de la 1ère Ste Jeanne d'Arc d'Audruicq. A la même époque, il adhère à la J.I.C. (Jeunesse Indépendante Catholique).En mai 1940, à l'invasion allemande, il est chez un oncle cultivateur dans la région de Lumbres d'où son père est originaire, et aide momentanément aux travaux de la ferme.

Rappelé par ses parents, il revient à Audruicq pour travailler dans une étude de notaire. Parallèlement, il continue clandestinement le scoutisme, interdit par l'autorité occupante et, par connaissances et relations, il devient résistant dans un réseau dont le chef est de Lumbres.

Fin 1940, le réseau est fortement ébranlé par l’arrestation de son chef: Georges se sent menacé et fuit en zone libre avec l'espoir de gagner l'Angleterre. Son projet ne pouvant se réaliser, il s'engage dans l'aviation à Toulouse-Francazal puis à Lyon-Bron. Mais, réformé, il se réfugie chez une tante dans la région de Lyon. De là, il joint un jeune prêtre d'Audruicq, aumônier des Chantiers de Jeunesse en Saône-et-Loire. Il s'engage dans cette formation où il restera jusque fin 1942.

Revenu à Audruicq, il reprend son activité de clerc de notaire, de scoutmestre, et surtout, de résistant. Les raids aériens des Alliés, plus nombreux, nécessitent des renseignements précis sur les sites à atteindre, la récupération des aviateurs abattus, puis leur retour en Angleterre par des filières établies.

Le réseau de début 1940, affilié au mouvement "Libération Nord", malgré de nouvelles arrestations, est toujours dirigé de la région de Lumbres.

Georges y est responsable d'un secteur qui noyaute les communes d'Audruicq, Nordausques, Nortkerque, Zutkerque, Sainte-Marie-Kerque et Saint-Folquin. Les activités n'y manquent pas.

A la libération d'Audruicq, le 6 septembre 1944, le Mouvement sera heureux et fier de remettre aux canadiens libérateurs, un capitaine Australien et un sergent major Américain cachés et hébergés depuis quelques mois, les filières ne fonctionnant plus.

Entre temps, les divers mouvements de résistance ont été rassemblés pour former les Forces Françaises de l'Intérieur (FFI.) organisées militairement, donc commandées par des gradés. Georges, qui est adjudant, est proposé au grade de sous-lieutenant.

Mais les allemands résistent toujours à Calais et, entre Calais et Audruicq, existe une zone surveillée par l'armée canadienne et les FFI.

C'est en y montant prendre une garde, le soir du 24 septembre 1944 que Georges MAUFFAIT, à peine âgé de 24 ans, trouve la mort. Il circulait sans lumière (précaution obligatoire dans cette zone sensible), sur une moto qui entra en collision avec un véhicule militaire canadien roulant à gauche, et également tous feux éteints. Le passager de la moto, éjecté, mais indemne, a pu relater l'accident.

Ses funérailles eurent lieu le 29 septembre 1944. A cette occasion, la Ville d'Audruicq lui rendit hommage: les autorités et une grande partie de la population étaient présents, ainsi qu'une délégation de tous les FFI de la région. L'armée Canadienne lui rendit les honneurs militaires et participa, avec sa musique, au long cortège dans les rues d'Audruicq.

Une stèle du souvenir a été érigée sur les lieux de l'accident (territoire de Vieille-Eglise) où, chaque année, la Municipalité et les Anciens Combattants déposent une gerbe au cours d'une cérémonie commémorative, avant de se rendre sur sa tombe, au cimetière d'Audruicq.

C'est en 1945, que son nom fut donné à une rue de la ville d’audruicq.

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